Dans cet article je vais essayer de détailler un maximum notre installation électrique car ça n’a pas été de la tarte ! (ça va être un peu plus long que d’habitude) 😉
La première étape d’une installation sur mesure : Connaitre ses besoins.
Pour cela il faut imaginer tous les appareils dont on va se servir qui consommeront de l’électricité.
Ensuite, il faut noter la puissance de chaque appareil, multipliée par le nombre d’heures d’utilisation par jour.
Exemple : 1 éclairage LED d’une puissance de 3Watts allumé pendant 4h par jour.
Soit : 3×4= 12 watt par jour !
Comme nous mesurons la capacité d’une batterie en Ampère Heure, on convertit nos 12w/jour en Ampère/jour (pour connaitre sa consommation journalière) ce qui donne : Intensité = Puissance/Tension. soit : 12w/12V =1A
en résumé : Mon éclairage de 3w consommera 1A si je le laisse allumé 4h.
*Nous somme complètement novice dans le monde du 12v Continu, (très différent du 220 domestique), nous avons cherché sur beaucoup de forums, sites de camping car, groupes Facebook et chez les accessoiristes pour trouver réponse à nos questions. Même après avoir installé nous même toute l’électricité dans notre camion, on ne peut pas dire qu’on maitrise le sujet à la perfection !
La première étape était l’installation d’un chargeur de batterie (on en a déjà parlé dans un article plus ancien).
Beaucoup de gens installent des « coupleurs séparateur » moins chères et plus compacts,
Mais on a clairement pas été séduit par le taff que font ces appareils.
Au fond, le principe est le même : On couple la batterie moteur (alimentée par l’alternateur) avec la batterie cellule, ce qui permet de charger les deux batteries pendant qu’on roule.
La première grosse différence entre un chargeur et un coupleur-séparateur classique est que le chargeur de batterie dispose de plusieurs modes de charge (comme le régulateur solaire) pour respecter les cycles d’entretien et optimiser la charge de notre batterie à décharge lente dans la cellule : Bulks, Absorption, Float :
Bulks : Le chargeur détecte que la batterie à besoin d’être chargée rapidement et envoi le courant maximum jusqu’à ce que la batterie soit rechargée à env.80%
Absorption : Le chargeur diminue sa tension de charge pour l’optimiser et atteindre les 100% charge batterie.
Float : C’est la dernière étape, le chargeur envoi une tension et un courant minimum pour maintenir la charge de la batterie à 100% ce qui évite l’auto décharge naturelle et entretient la batterie.
Le coupleur séparateur classique n’a pas ces 3 types de charge, lui il envoi tout ce qu’il peut, dès qu’il sent que la batterie est pleine il se coupe !
L’autre différence, souvent moins évoquée, c’est que normalement un coupleur peut être installé si la différence de capacité des deux batteries ne dépasse pas les 20%..
Notre batterie moteur étant de 110Ah et cellule de 220Ah cela peut être dangereux.
Il faut imaginer 2 vases communiquant : si l’un des 2 vases est plus gros que l’autre il va le vider.
Donc gros risque de vider sa batterie moteur pour recharger la batterie cellule.
On ne va pas plus développer les difficultés de dimensionnement d’un coupleur-séparateur qui est à la merci des variations de l’alternateur (donc connaitre ce qu’envoi son alternateur au maximum etc..)
Je rappel que toutes mes connaissances viennent de forums, et d’internet plus globalement, je ne suis pas un spécialiste du sujet!
Bref ! Voila nous, notre chargeur envoi 20A au maximum ce qui permet de dimensionner facilement nos câbles en fonction de la distance, et il ne videra pas notre batterie moteur pour charger notre batterie cellule !
Voici un abaque pour repérer facilement la bonne section de câble à utiliser en fonction de la distance de nos appareils :
Si on a pas de tableau sous le bras, on peut aussi utiliser la formule de calcul des sections de câbles, soit : 0.017x L x I / 0.6 :
0.017 = Résistance de la matière (ici du cuivre)
L = Longueur aller-retour en Mètre du câblage
I = l’intensité qui parcours le conducteur
0.6 = perte de charge (perte de tension dû à la résistance de la matière du conducteur et de sa longueur) exprimée en Volts (soit 5% de 12v).
Donc pour notre chargeur 20A, nous avons 14 mètres aller-retour de câbles.
Ce qui donne : 0.017 x 14 x 20 / 0.6 = 7.9mm2
Nous avons donc mis la section normalisée supérieure soit : 10mm2 pour notre chargeur !
Pour éviter d’avoir à allumer et éteindre manuellement le chargeur en fonction de lorsque l’on roule ou que le contact est coupé, ce modèle dispose d’une sécurité automatique de basse tension (petit fil rouge en haut sur la photo, il évite que le chargeur continue de tourner alors que le moteur est éteint) qu’il faut connecter à un + de la batterie (attention au + permanent !! on s’est fait avoir en voulant le brancher à la prise Allume cigare qui ne s’éteint jamais, même sans le contact !)
On l’a donc connecté à une des enceintes de la sono qui se coupe bien quand on coupe le contact, ainsi le chargeur s’allume automatiquement quand on démarre et se coupe quand on arrête de rouler :D.
*Pour vérifier si on a affaire à un + permanent ou non, il suffit de prendre un multimètre et de mesurer si la tension continue de circuler lorsque on a quand même coupé le contact.
Est venu ensuite THE étape ! La pose du panneau solaire !!!
On avait prévu de le poser sur la galerie, ce qu’on a fait !
On a dû au préalable découper la galerie pour y installer le panneau car il était trop gros.
Car oui c’est un panneau de maison classique donc assez imposant.
Pour s’assurer d’une fixation solide qui résistera aux vibrations, intempéries et au vent, on a utilisé des cornières en aluminium pour « encadrer le cadre du panneau sur toute sa longueur ».
Après avoir bien pris nos mesures, on a d’abord fixé les cornières pile poil à la bonne largeur du panneau sur la galerie à l’aide de rivets inox/alu qui tiennent 100kg à l’arrachement et au cisaillement, puis on a « boulonnés » chaque coins du panneau aux cornières elles même boulonnées à la galerie.
Le panneau solaire dépasse de 25 cm à l’avant de la galerie ce qui fait une grosse prise au vent lorsqu’on sera sur l’autoroute, donc pour avoir VRAIMENT l’esprit tranquille on a aussi riveté les cornières sur toute la longueur du panneau.
Sans oublier de tout mastiquer au silicone et colle PU + anti rouille au zinc !
Bon voilà tout ça sans démonter la galerie de toit avec de vieux escabeaux bancales, ça nous a pris 9h pour la pose sans compter les heures de réflexions, on s’y attendait pas du tout ! ahah.
Nous arrivons maintenant au Cœur de l’installation !, la capitale de notre réseau !!, le point culminant du pèlerinage de nos électrons !!! ahah…
Oui bon, le tableau électrique quoi :
Pour faire simple je vais détailler la circulation du courant du + vers le – :
– Donc : le courant sort du « + » de ma batterie et va au gros fusible que l’on voit à gauche de la photo (boitier noir avec grosse cosse rouge),
– il va ensuite sur une barrette de pontage (barre noire avec les espèces de bouchons vissables rouges),
– de la barrette de pontage on va au boitier de fusibles (c’est littéralement le centre de l’installation). C’est de là que je distribue le courant au divers consommateurs.
– Une fois le courant passé par un consommateur (prise, lampe..) il revient à la barrette de pontage à gauche (avec tous les fils bleus),
– puis de cette barrette je vais au Shunt du moniteur de batterie (alias BMV-700, je détaillerais plus bas son utilité).
– Et pour finir du shunt jusqu’au « – » de la batterie.
*Sur la photo on ne voit pas le + du chargeur car il va directement à la batterie avec un fusible de 30A de chaque coté.
**Le gros boitier bleu au milieu c’est le Régulateur de charge, il est connecté directement au panneau solaire ! sans lui impossible de recharger la batterie, il a le même rôle que le chargeur de batterie, à savoir : réguler la tension produite par le panneau solaire et optimiser la charge de la batterie. Il y a des tas de choses à dire au sujet des régulateurs mais je ne me m’attarderais pas là dessus, beaucoup de site traitent très bien le sujet 😉
Avant de terminer, j’aimerais revenir sur ce fameux Shunt où arrive tout les « -« .
Il permet en fait d’alimenter un afficheur digital qui nous informe en temps réel : la charge de la batterie, la consommation (ce qui rentre et qui sort de la batterie) mais également ce que notre panneau solaire produit, tout ça avec un historique de 15jours et une mémoire non volatile c’est juste le TOP du TOP !
photos plus globale de l’installation intégrée à notre meuble de rangement/bar avec l’emplacement de la batterie sécurisée avec une sangle et des tasseaux 🙂
On sent qu’on approche enfin du but avec notre gros Marius, les prochains articles traiteront des toilettes sèches, du coin cuisine et du lit !
Après ça nous il restera toute la paperasse pour le passage au mine et enfin avoir le sésame VASP !
Des bisous les Loulous!
Ju&Nanou.
Vivre En Van 